Autour de Paris, les boucles de la Seine

par Pierre
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Vue de la Seine en Normandie.

De Paris à Honfleur, il existe un superbe itinéraire d’environ 200 kilomètres, avec comme fil rouge (ou plutôt bleu) : la Seine, qui de “plus belle avenue de Paris”, bascule avec un plaisir apparent en paisible fleuve campagnard aux accents normands. Elle prend son temps en dessinant des boucles paresseuses. On y croise des villes et des villages aux charmes d’antan, des paysages et des atmosphères qui ont séduit tant d’artistes. Une superbe échappée de quelques jours, idéale à faire en voiture depuis Paris.

 

La Roche-Guyon

Que Paris semble déjà loin ici… La Seine se fait bucolique et La Roche-Guyon est le décor parfait pour un peu de rêverie : la petite localité est classée parmi “les plus beaux villages de France”. Il faut se promener dans ses rues et surtout visiter ses deux châteaux (qui n’en font qu’un en réalité, un escalier souterrain creusé dans la roche relie les deux entités). Du château-fort médiéval, il ne reste qu’un donjon, posé sur le talus verdoyant des côtes de Seine qui offre une vue superbe sur le fleuve et sa vallée. Et puis, il y a la splendide résidence de la famille de La Rochefoucauld au cœur du bourg, prolongée par le grand potager paysager qui s’étale jusqu’aux rives de la Seine… Pour le côté insolite, vous trouverez l’étonnant petit marché-couvert… surmonté par la mairie.

Vue des châteaux de la Roche Guyon.

Entre forteresse et raffinement : le château de La Roche-Guyon.

 

Giverny

C’est une adresse incontournable pour tous les amoureux de l’art : c’est à Giverny que le peintre impressionniste Claude Monet (1840-1926) a vécu et a trouvé l’inspiration pendant plus de 40 ans. Dans sa maison et ses jardins, on retrouve encore toute l’ambiance et les couleurs qu’il y avait lui-même créées et reproduites dans ses toiles.

Vue des jardins de Claude Monet à Giverny en Normandie.

Ambiance impressionniste dans les jardins de Claude Monet à Giverny.

 

Les Andelys

Au creux d’une boucle presque parfaite de la Seine s’est installée la petite ville des Andelys. Ce qui frappe d’emblée le visiteur en arrivant sur les lieux, c’est la masse impressionnante de la forteresse médiévale de Château-Gaillard. C’est de là qu’on la vue la plus célèbre et la plus belle sur la vallée de la Seine, avec ses falaises blanches, sa verdure omniprésente ainsi que les vieilles rues, les clochers et les toits bruns des Andelys alanguis en contrebas.

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Vue des Andelys en Normandie.

La Seine et les Andelys vus depuis Château-Gaillard.

 

Rouen

C’est une étape obligée si vous suivez le cours de la Seine : Rouen, la capitale historique de la Normandie, vaut à elle seule un grand week-end de découverte (on en parlera bien sûr dans un autre article). Son patrimoine est exceptionnel, avec sa cathédrale Notre-Dame immortalisée par Claude Monet (le peintre de Giverny, voir ci-dessus), son Gros-Horloge (une imposante horloge qui enjambe la rue du même nom) , ses palais de pierre blonde, ses maisons à colombages, ses musées, ses nombreuses rues commerçantes, ses restaurants…

Vue d'une rue à Rouen en Normandie.

Le Gros-Horloge est le symbole du vieux Rouen.

 

Jumièges

Est-ce le décor idyllique qui a de tout temps attiré les “chercheurs d’absolu” au bord de la Seine ?  Ceux-ci fourmillent en effet de vieux monastères, dont certains sont toujours habités (comme celui de Saint-Wandrille, non loin de Caudebecq-en-Caux). Mais le site de Jumièges est sans aucun doute le plus impressionnant, ou tout du moins le plus romantique : les vestiges de l’abbaye, parfaitement conservés, se dressent encore dans le ciel normand, austères et majestueuses. Ce n’est pas pour rien qu’elles sont qualifiées de “plus belles ruines de France”.

Vue des ruines de l'abbaye de Jumièges en Normandie.

Les ruines bucoliques de Jumièges passent pour être les plus belles de France.

 

Traverser la Seine en bateau

Avant la mise en service du pont de Tancarville , puis du pont de Normandie, les bacs étaient le seul moyen, entre Rouen et la mer, de passer d’une rive à l’autre de la Seine. L’absence de ponts s’expliquait par le besoin de faire circuler librement les cargos vers le port fluvial de Rouen, le plus important de France. Il reste de cette époque huit bacs, permettant de traverser le fleuve à hauteur d’eau. En plus, ils sont gratuits. Depuis Rouen vers la mer, vous trouverez :

  • le “bac n°19” entre Le Grand-Quevilly et Canteleu-Dieppedalle
  • le “bac n°22” entre  Petit-Couronne et Val-de-la-Haye
  • Le “bac n°20” entre La Bouille et Sahurs
  • le “bac n°21” entre Duclair et Berville-sur-Seine
  • le “bac n°16” entre Yville-sur-Seine et Le Mesnil-sous-Jumièges
  • le “bac n°17” entre Jumièges et Heurteauville
  • le “bac n°18” entre Yainville et Heurteauville
  • le “bac n°23” entre Quilleboeuf et Lillebonne-Port-Jérôme

Pour les infos pratiques et horaires des bacs, c’est ici.

Vue d'un bac sur la Seine en Normandie.

Le bac de la Bouille.

 

Honfleur

Et voici la mer ! Après avoir croisé les fameux ponts de Tancarville et de Normandie (attention, tarifs plutôt élevés pour les traverser en véhicule : à partir de 2,60 € pour le pont de Tancarville et de 5,40 € pour le pont de Normandie, chiffres 2015), qui annoncent déjà le large, il est temps de finir ce périple de la Seine à Honfleur. Ce port de pêche est ravissant, avec son Vieux-Bassin entouré de façades couvertes d’ardoise, avec ses petites rues aux maisons à colombages, sa vieille église Sainte-Catherine toute construite en bois, ses ateliers d’artistes…

Vue du port de Honfleur en Normandie.

Le port de Honfleur marque en beauté la fin de course de la Seine.

 

Crédits photo : couverture, La Roche-Guyon, Giverny, Les Andelys, Rouen, Jumièges, bac, Honfleur.

2 commentaires

Pierre 28 septembre 2022 - 10:02

Joliment dit, Max !

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Max Régnier 22 septembre 2022 - 15:34

La Normandie est comme la France, elle est extraordinaire, et tout le monde ne le sait peut- être pas… La Seine ne se lasse pas de nous émerveiller; de sa naissance jusqu’ à Honfleur, son parcours de vie est de toute beauté. C’ est à l’ Ile de la Cité que je commence mon voyage extraordinaire, dans le coeur antique de notre Paris tant aimée, Paris qui nous éblouit plus que nulle autre capitale. Puis Rouen, impressionnante, surprenante, aiguise notre intérêt à poursuivre le rêve que nous inspire la Seine, alors, nous ne pouvons lui résister et succombons, plus loin encore, aux charmes mystérieux de ses abbayes médiévales qui dressent majestueusement leurs ruines si belles encore. Honfleur, plein de charme, parvient à rompre l’ envoûtement du féminin fleuve, et quand bien même, nous peinons à nous éveiller car tout en lui nous séduit, nous attire, nous invite à remonter ses romantiques méandres par l’ autre rive pour commencer à nouveau le voyage. C’ est alors que les trésors cachés se révèlent quand, moins éblouis par les beautés immédiates, nous prenons le temps de musarder… comme découvrir, à Giverny, le paradis oublié des jardins de Claude Monet.
Régnier Max Villeneuve de la Raho.
Régnier Max Perpignan.

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