Allez faire un tour à Pise !

par Pierre
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Vue de la tour de Pise en Italie.

“Allez faire un tour à Pise”… Ah ah ah… Bon, maintenant que j’ai réussi à la caser d’entrée (pas bien dur, je le concède), passons à des choses plus sérieuses et je préfère être tout à fait honnête : j’ai beaucoup aimé Pise.Attention, je ne dis pas qu’il faut y organiser vos vacances, hein ! J’ai trouvé la ville chouette pour quelques heures, pourquoi pas pour une journée. En fait, ça tombe bien car si vous venez en Toscane en avion, c’est sans doute par Pise que vous passerez. Son aéroport est le plus important de la région, loin devant celui de Florence et pour cause : c’est là qu’atterrissent la très grande majorité des vols low cost.

 

Les deux grands avantages de Pise

Premier avantage : Pise n’est pas bien grande, même pas 100 000 habitants tout compris, et son aéroport est quasiment un aéroport de centre-ville. Il y a 8 petites minutes en train entre le terminal et la gare centrale (et un train toutes les dix minutes), ou bien – si vous êtes accrocs – une vingtaine de minutes à peine à pied (oui, j’ai bien dit À PIED).

Donc, je fais passer le message : si vous avez beaucoup d’avance avant de prendre l’avion, plutôt que de tuer le temps à l’aéroport en enchaînant les cappucinnos (pardon, les cappuccini) hors de prix, pourquoi ne pas le faire dans une vraie ville, sur une vraie terrasse ? Ça vaut aussi si vous devez prendre / rendre une voiture de location.

Autre point fort de Pise : c’est une bien jolie ville. Il est impossible de la comparer avec Florence ou Sienne, les deux autres incontournables de la Toscane, et c’est tant mieux : ça permet de se vider un peu la tête après avoir affronté – ou avant d’affronter, tout dépend comment vous organisez votre séjour – leur étourdissement culturel (et touristique, peut-être avant tout).

Vue d'une rue à Pise en Italie.

Au détour d’une rue pisane. © Carigami / Pierre Feisthauer

 

Perches à selfie et faux sacs en cuir

Ne mentons pas : des touristes par flots entiers, des perches à selfies, des faux sacs à main Gucci, des souvenirs de mauvais goût, des pizzerias (pardon, des pizzerie) sordides – j’arrête là, vous avez compris -, vous allez en voir… Mais tout cela est concentré en un seul et unique point : LA TOUR DE PISE. Qui penche. Mais oui. Quelle surprise.

Pas besoin de faire de grand dessin, vous la connaissez déjà, c’est un des symboles de l’Italie. Pour le plus grand bien de Pise, on a eu l’idée de la construire à la lisière du centre historique et non pas en plein cœur de la vieille ville. Ce qui signifie que “l’animation touristique” est quasi invisible et indolore pour le reste de la cité. Pour l’atteindre, comptez une vingtaine de minutes à pied depuis la gare.

 

Quoi, c’est seulement maintenant qu’on parle de la Tour de Pise ?

Parlons un peu de cette Tour… Elle est vieille. On l’a commencée en 1173 pour être exact. Les trois premiers étages étaient à peine construits qu’on s’est déjà rendu compte qu’il y avait comme un léger problème. Elle fut toutefois continuée, on construisant les étages supérieurs légèrement en diagonale pour tenter de rattraper le coup. Après bien des atermoiements, on l’acheva… deux siècles plus tard, en 1372. Elle compte depuis ce temps 8 étages et 55 mètres de haut. Les Pisans ont passé leur temps à l’ausculter et à attendre qu’elle tombe – en vain pour l’instant.

Vue de la tour de Pise en Italie.

La Tour de pise et la cathédrale. © Carigami / Pierre Feisthauer

D’importants travaux de stabilisation ont été entrepris en 1993, qui ont ramené son inclinaison à un peu plus de 4°, soit un décalage de 4 mètres entre le bas et le haut de la tour. Mais ses problèmes structurels sont toujours là : le sous-sol n’est pas stable. Personne ne sait exactement quand elle tombera pour de bon. Certains l’affirment sauvée, d’autres lui donnent un siècle d’espérance de vie dans ces conditions, d’autres 300 ans…

Elle se visite par tout petits groupes et il faut réserver à l’avance (le site n’est pas folichon). Et comme ce qui est rare est cher, il vous faudra débourser 18 € par personne (chiffre août 2015) tout de même. Sachez qu’elle tout aussi belle vue de l’extérieur.

 

La Tour, la Tour, et à part ça ?

Ok, on se focalise sur la Tour. Normal. Mais sur place, vous vous rendrez vite compte qu’elle n’est qu’un élément d’un ensemble beaucoup plus vaste : la place des Miracles (Piazza dei Miracoli en VO). Il s’agit d’un ensemble de monuments médiévaux à couper le souffle, avec notamment la cathédrale, le baptistère et le Campo Santo (un ancien cimetière) avec leurs profusions d’arcades, de marbre et de mosaïques… Ils sont disposés autour d’une vaste prairie, qui offre des tas de belles perspectives pour vos photos (en plus de celles où vous faites semblant de retenir la Tour avec votre doigt).

Vue d'un palais à Pise en Italie.

Façade sur la Piazza dei Cavalieri. © Carigami / Pierre Feisthauer

Après ces incontournables, le mieux est de se perdre dans la vieille ville. En fait, vous ne vous perdrez jamais à Pise, je préfère vous rassurer tout de suite, mais vous avez compris l’idée : prenez des ruelles au hasard et n’hésitez pas à flâner. Vous croiserez sans doute le jardin botanique (Orto Botanico), le plus ancien du monde encore “en activité”. Il a été fondé il y a presque cinq siècles. Vous passerez forcément par le cœur battant du vieux Pise, la place des Cavaliers (Piazza dei Cavalieri) avec son plan irrégulier et ses vieux palais aux façades ouvragées. Peut-être trouverez-vous la maison natale de Galilée, située via Giusti, à côté du tribunal (sinon ce n’est pas grave, c’était juste pour la séquence émotion : elle ne se visite pas) ?

 

Mon coup de cœur à Pise

Mon coup de cœur ? C’est clairement la petite Piazza delle Vettovaglie. Elle est enchâssée à l’intérieur d’un pâté de maisons, en fait c’est plutôt une cour intérieure, mais passante. C’est là que se tient chaque matin un marché et on peut s’asseoir sur une des terrasses sans prétention qui poussent sous ses arcades.

Vue d'une place et d'un marché à Pise en Italie.

La Piazza delle Vettovaglie, son marché, ses arcades.

Ah ! Voilà ce que j’ai vraiment apprécié à Pise : je n’ai pas trouvé la ville prétentieuse, contrairement à ce que j’ai parfois (j’ai bien dit : parfois) pu ressentir ailleurs en Toscane, où la concurrence entre cités est un sport national depuis des siècles. C’est peut-être le cas pour Pise aussi, mais je ne l’ai bizarrement jamais senti : ici, j’ai trouvé une ville provinciale, belle mais provinciale, qui vaque à ses occupations quotidiennes, dans son décor de façades pastelles (souvent délavées en fait).

Un détour reposant ou une dernière impression toscane. Je vous le souhaite.

 

Crédits photo : couverture

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Pise 28 mars 2018 - 9:22

Effectivement il n’y a pas que la Tour de Pise à faire à… Pise. La ville est remplie d’autres monuments intéressants !

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